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— 38 7 — & s’oublie foy mefme, preftantl’aureilleaux flateries, & croitque cela eft ainfi commeill’entendpar dehors, & non comme il eft en dedans réellement & véritable ment : c’eft la caufe pourquoy il mefprifefes inferieurs, & ne fe fouuient pas qu’ils luy font égaux en la na ture, & iuge que fa vie vaut mieux que la leur, d’au tant qu’il les furpaffe en puiffance, & parce qu’il peut le plus, il prefume de fçauoir plus qu’eux tous. Nos Capitaines Sauuages ont bien quelque efpece de vanité femblable, mais elle eft cachée au dedans, & ne l’ofent faire paroiftre au dehors peur de confu- fion. Ils ne font non plus de ces efpreuues des Moqui, lorfqu’ils admettent ou eslifent les Capitaines & Chefs de leur Republique, mais ils ont ce foin qu’ils pa- roiffent vertueux & vaillans, & qu’ils foient plus toft vieux que de moyen aage, & n’en admettent iamais aucun ieune d’aage dans leur confeil, ny pour la po lice, ny pour la guerre, qui ne foit vieil de l’efprit, & defquels on ne puiffeefpererunbon confeil, une bonne conduite, & de bons ef- || feéts, car comme difoit le 419 Roy Cyrus, il n’appartient à nul décommander, s’il n’efl meilleur que ceux à qui il commande. Ils viennent ordinairement par fucceffion ainfi que la Royauté par deçà, ce qui s’entend fi le fils d’un Capitaine enfuit la vertu du pere ; car autrement ils font comme aux vieux fiecles, lors que premièrement ces peuples esleurent des Roys; mais ces Capitaines n’ont point entr’eux autorité abfoluë, bien qu’on leur ait quelque refpeél, & conduifent le peuple pluftoftpar prières, exhortations & remonflrances, qu’ils fçauent dextrement & rhetoriquement ajancer, que par ri-