— 383 — & point du tout d’impertinentes, foit de paroles ou de geftes. Il y en a qui veulent dire en fuitte de la mau- uaife opinion qu’ils ont de ces filles., qu’on n’entend que falletez dans les cabanes des Montagnais, pour moy i’y ay paffé plufieurs iours & ne l’ay point ap- perceu, ie confeffe bien que ie n’entendois pas leur langue, linon fort peu de mots, mais ie croy que le Truchement m’en eut aduerty, & puis en leur gefte i’en eufle defcouuert quelque chofe. Pour les cabanes des Hurons il y a quelque chofe de cela, auffi le péché y eft il plus || commun, quoy qu’il ne s’y commette 414 qu’en cachette. Plutarque rapporte que la femme de Tucydes le Grec eftant un iour interrogée, comme elle pouuoit endurer la puanteur de la bouche de fon mary, elle refpondit qu’elle croyoit que tous les hommes l’auoient femblable. Il y a des particuliers qui ont voulu dire que tous les Saunages auoient la bouche puante, pour moy ie n’en fçaurois que dire, & ne l’ay pas mefme apperceu de nos efcoliers Hurons, qui nous appro- choient d’affez prés en leur faifans dire leurs leçons, bien eft il vray que la plufpart des Montagnois me fembloient fentir mal des graiffes de loups marins, qui leur feruent d’oignement & de ciuette, car le mufc leur femble puant comme l’haleine d’un qui auroit mangé de l’ail, laquelle ils ne peuuent fupporter, ie l’ay veu par expérience lors que par neceflité, nous eftions contraints de manger d’un petit oignon du pays, qui fent l’ail & l’oignon, d’où l’on peut inferer qu’ils n’ont point la bouche puante. Il y en peut néant- moins auoir quelqu’uns de ce calibre, auffi bien que 25