— 3y5 — ; Pere S. François, car en cela gift la vraye charité & le vray amour que nous deuons auoir l’un pour l’au tre. Véritablement il y a bien de quoy fe mortifier & exercer la patience en la compagnie de nos Sauuages, auffi bien qu’en celle de beaucoup d’impertinens & vicieux Chreftiens, carfi d’un collé & en de certaines actions ils monftrent de la vertu, ils ont d’ailleurs des imperfections qui terniffent bien le luftre de leur vertu, car il n’y a perfonne pour bon qu’il foit qui n’aye en foy, quelque chofe à reprendre, ny fi mef- chant & imparfaiét, qui n’aye quelque chofe à loüer, difoit un ancien Sage entre les Grecs. || Ils manquent fans ialoufie, à la fidelité coniugale q.o5 que le mary & la femme fe doiuent réciproquement, i’entends parmy les Hurons, car pour les Canadiens » & Montagnias *on les tient plus honneftes en effeCts, & moins en paroles au dire dequelqu’uns. Le péché du menfonge eft un vice deteftable en la bouche du Chrellien, car pour petit qu’il foit il nous conduit dans l’infidelité, c’eft pourquoy nous pouuons à bon droiCl eftimer du menteur comme d’un puits de malédictions où toutes fortes de vices & de pechez abondent, car iamais le menfonge n’eft feul en une ame : c’eft un Prince de tenebres, qui a une longue fuitte, & deuant lequel les feuls mefchants flechiffent le genoüil. O mon Dieu pere de vérité faiétes nous abhorrer le menfonge & nous deffendez de la langue menfongere, car les infidelles mefmes l’ont en abomi nation. La Joy eftablie entre les Garamantes faifoit mourir l’homme furpris en menfonge, pour les maux qu’il