— 5 4 3 — || Hifioire de la conuerfion & baptefme de Mecabau 592 Montagnais, auec l'exhortation qu'il fit à fa femme & à fes enfans auant fa mort. Chapitre XXXVII. Vers la my Mars de l’an 1628 les Saunages qui auoient hiuerné es enuirons de l’habitation, commen cèrent à s’approcher d’icelle à caufe des neiges qui fe fondoient comme les riuieres, les glaces qui fe deta- choient partout des bords, qui rendoient la nauiga- tion perilleufe, c’eft ce qui les fit palier, & aduancer peur de plus grandes incommoditez. Le Sauuage Mecabau, autrement appellé par les François Martin, que i’ay autrefois fort cogneu comme bon amy, & pour fes petites reuerances qu’il vouloir faire à la Françoife, fe cabana alfez proche de noflre Conuent, d’où il venoit fouuent vifiter nos Religieux & les R.R. P.P. lefuites qui eftoient fort ayfe de fa compa gnie, car par le moyen de fon entretien on apprenoit toufiours quelque chofe de la langue. Or il aduint que le R. P. Malfe lefuite (encore nouueau dans la langue) luy voulan * dire quelque chofe en Monta gnais, luy dit tout autrement de fa penfée, certains mots qui fignifioient, donne-moy ton ame, auffi bien || mourras-tu bientoft: ce qui eftonna fort le Sauua- 5g3 ge, qui luy repartit, comment le fçay-tu, ce que n’entendant pas le P. Malfe il continua toufiours fa première pointe, qui fafcha à la fin aucunement le Sauuage & le porta à luy dire leur diflion ordinaire, 35