86 LA NOUVELLE-CALÉDONIE. gées de montrer le trousseau de nattes, de jupons et d’autres objets d’utilité domestique, en un mot de tout ce que la fiancée s’est amassé depuis son enfance. A tant de richesses, le père ajoute un champ, dont la valeur lui est d’a vance en partie remboursée par la monnaie du jeune homme, qu’il a fait disparaître, comme nous l’avons dit, en la logeant dans son tur ban. Quand l’affaire en est là, les parents du prétendu ont beau faire de nouvelles difficul tés et réclamer quelques nattes de plus, l’a moureux, pressé d’en finir, tranche la question en déclarant qu’il accepte tout, et, sans plus de cérémonies, emmène chez lui celle qui, dès ce moment, est devenue sa propriété. Alors commencent les hésitations et éclatent les do léances , feintes ou sincères, de la nouvelle épousée, qui se terminent, c’est l’usage, par la fuite dans les brousses. Seulement, ce n’est que pour la forme ; là, comme dans les Buco liques, on peut dire : Et fugit ad salices et se cupit ante videri. Son mari l’a bientôt rattrapée, et, pour la guérir de ses velléités d’épouse réfractaire,