CHAPITRE III. 71 vers leur quarantième année, et générale ment d’affections de poitrine. Loin d’admettre, avec certains auteurs, comme cause de la fré quence de ces maladies chez les naturels, l’hydre, toujours accusée, de l’alcoolisme et du tabac, j’attribuerais plutôt les ravages qu’elles font tous les jours parmi eux au manque de vêtements. La femme, en effet, n’a pour se voiler qu’une frange de 10 centi mètres de long à peu près, faisant quatre ou cinq fois le tour du corps. Le panier qu’elle porte habituellement, ou une autre frange un peu plus longue, vient s’ajouter quelquefois par derrière. Quant aux hommes, la pudeur me force à emprunter la description de leur costume, ou pour mieux dire, de leur nudité, à un médecin de marine, qui, interrogé à ce sujet par une dame du monde, lui répondit qu’avec une paire de gants on pouvait compo ser la toilette de cérémonie de dix naturels calédoniens. Les dandies, dans les fêtes, ornent de feuilles de fougère leur unique vêtement ; et, au moyen d’additions successives et accu mulées d’étoffes indigènes, arrivent à nous représenter assez au vrai ce qu’on nous raconte des vieux Priapcs, qui figuraient dans