CHAPITRE II, 49 Pouanloatche, avec le concours de Gondou, venaient de massacrer sur la côte ouest l’équi page de la Reine-des-Iles, en vue de la goélette de l'Etat la Fine. Aussitôt trois colonnes expé ditionnaires se mirent en mouvement et sil lonnèrent le territoire ennemi. Mais on ne put tirer qu’une vengeance légère de ce protée insaisissable. Les Ounouas, nos alliés et ses voisins, se plaignirent de disparitions nom breuses parmi leurs tayos (sujets), qui allaient peupler le garde-mangerde l’ogre de la colonie. En 1867, deux de ses hommes venaient couper la tête du colon Tagnard, en plein jour, à cinq cents mètres du poste, après avoir traversé six lieues du territoire de nos alliés. Une marche forcée de nuit, à laquelle je pris part, nous mena dans un village qui nous avait été si gnalé comme le repaire des anthropophages : la punition fut rude cette fois. On surprit vingt-sept des leurs dans leurs cases, qui furent incendiées, et le même feu les dévora eux-mêmes, car à chaque tentative qu’ils fai saient pour s’échapper, ils étaient repoussés dans les flammes par les baïonnettes impitoya bles de nos tirailleurs indigènes. Depuis quçlque temps, en effet, on avait