constituait, d’après le calcul que m’ont fait des propriétaires, une dépense mensuelle de 60 fr., pour chaque homme. On avait donc pourvu assez raisonnablement au sort de ceux qui vou laient se réhabiliter par le travail. Par contre, les récalcitrants et les paresseux eurent leur juste part dans la distribution des peines et des récompenses. Un poste, établi sur la côte est, à Canala, pour contenir les sujets turbu lents du chef Caké, et ses ennemis de Nakéty, reçut, en même temps, quarante-cinq indisci plinés de l’ile Nou. Pendant six mois (1867) que je fis les fonctions de médecin-major de la garnison et du pénitencier de ce poste, je fus témoin de cinq tentatives d’évasion, et, tout en reconnaissant la gravité des crimes de la plupart de ces malheureux, je ne pouvais m’empêcher d’admirer à quel degré de courage les élevait le besoin de la liberté, pour leur faire braver les horribles traitements qu’ils avaient à subir des sauvages qui lesramenaient au poste, et l’atroce fustigation qui les atten dait à leur retour. Une prolongation d’au moins dix ans de leur peine et une correction de vingt-cinq coups de corde, étaient la puni tion assurée d’une première tentative d’éva-