36 LA NOUVELLE-CALÉDONIE. récompense et excités en même temps par des inimitiés personnelles, vendirent leurs frères pour deux mille francs. Quelques jours plus tard, deux têtes étaient apportés au gouverne ment, et les tribus rebelles mises en désarroi par la perte de leurs chefs, vinrent faire leur soumission. Watton et Jack furent donc les premiers à nous prêter leur concours. Mais, il faut bien le dire, malgré les médailles d’or, malgré les fusils qu’on leur donna pour se les attacher, ils n’ac ceptèrent jamais bien franchement la civilisa tion que nous leur apportions. On entendit souvent parler de courriers noirs égorgés en traversant leur tribus. A la mort du fils aîné de Watton, le père laissa étrangler les deux femmes qui lui survivaient. Une autre fois, voulant imiter les Français, au moins dans leurs châtiments, il fit fusiller un de ses natu rels, coupable d’une faute légère. Dans ces deux derniers cas, le gouvernement s’émut et infligea un blâme sévère à Watton, qui apprit avec étonnement, lui, roi et chef jusque là, qu’il n’était plus maître chez lui. Le Gouverneur, débarrassé de ces voisins turbulents, continna rapidement son installa-