246 LA NOUVELLE-CALÉDONIE. léts sont couverts de marais, que d’innom brables palétuviers rendent presque inabor dables. Le palétuvier ou manglier, pousse d’abord par un tronc unique, puis bientôt, au bout d’un an de croissance, il envoie, comme le figuier-banian, une foule de racines adven- tives qui forment, en se croisant au-dessus de •l’eau, une sorte de plancher à claire-voie, que j’ai eu plus d’une fois sujet de maudire dans mes chasses au marais. L’écorce de cet arbre renferme des principes astringents, qui, à mon avis, permettraient d’établir avec avantage des tanneries, à la condition que l’élève du bétail, continuée et développée par les co lons, pût fournir à cette industrie sa princi pale matière. On sait que plusieurs villes de l’Amérique du Sud doivent leur prospérité à l’exportation des cuirs, la plus considérable valeur que les habitants de ce pays retirent de leurs immenses troupeaux. Il est donc per mis de prévoir, pour notre nouvelle colonie australienne, l’époque, peut-être assez pro chaine, où le même commerce donnerait les mêmes profits. Le bétail, il est vrai, ne s’est pas encore multiplié autant qu’il serait à désirer dans les