sortirent de leur case, arrachèrent les cannes sauvages, les lièrent par gros faisceaux et en firent une pirogue. Les feuilles nattées des cannes leur fournirent une voile; le màt fut une des perches de leur case, et le tabou de vint le gouvernail. Ils partirent donc un matin avec un bon vent sur le frêle esquif, accompa gnés des railleries des Canaques, leurs ci-de vant amis. Une brise légère les mena sans accident au récif; là, ils commencèrent à pêcher et ramas sèrent beaucoup de coquilles et de poissons. La pirogue en était chargée, et ils n’atten daient plus que le retour du vent habituel pour revenir. Mais le vent restait le même que le matin, c’est-à-dire maintenant contraire. Ils mouillèrent leur pirogue sur le corail; ils n’y pouvaient allumer du feu, les cannes au raient brûlé. Il fallut donc passer la nuit sans manger; mais ce n’était rien pour eux, ils y étaient habitués. Le vent continua à souffler six jours encore du même côté. Ils mangèrent d’abord des co quilles et du poisson crus; puis leur ligne unique perdit son hameçon d’écaille. La mer étant devenue trop mauvaise pour pêcher des