elles ne manquent pas d’un certain cachet d’o riginalité, et c’est pour nous leur côté intéres sant. Je vais citer, en la traduisant littérale ment, celle qui avait le plus de vogue à Houa- gape, pendant mon séjour dans ce poste : LÉGENDE DE LA PIROGUE EN CANNES A SUCRE. « Chassés par un ennemi cruel du fond de la rivière d’Amoa, où, trahis par le sort des armes, ils avaient vu tomber autour d’eux tous leurs guerriers, les deux chefs Poindi et Ne- manou cherchèrent leur salut dans la fuite. Serrés de près par l’ennemi, ils durent aban donner leurs richesses, haches en serpentine, ou monnaies, colliers ou tillits, bracelets ou pierres sacrées. Parvenus à dérouter les poursuites de l’en nemi, ils allèrent demander asile aux chefs de Tilléti. Liés à eux par l’hospitalité, ceux-ci, tout en les souhaitant bien loin , n’osèrent leur refuser l’asile qu’ils avaient reçu d’eux autrefois; mais ils les avertirent que, s’ils les laissaient rester sur leur territoire, ils crai gnaient trop leur ennemi pour leur fournir des vivres. Poindi et Nemanou acceptèrent néan moins.