210 LA NOUVELLE-CALÉDONIE. leurs cordons de recensement, on leur demande des chiffres dont ils ne comprennent pas la valeur ; il n’est pas étonnant que leur réponse, quand même ils y mettraient la meilleure vo lonté possible, ne saurait jamais être satisfai sante. Mais, comme ils croient d’ailleurs que toute question de cette nature ne peut avoir pour but que de faire imposer à chaque tribu des corvées en raison du nombre de ses hom mes, chacun des chefs a bien soin de diminuer le plus possible son effectif. J’ai pu constater des différences de plus de moitié entre le chif fre accusé et le chiffre vrai de certains postes. On aura du reste la preuve que le recense ment ne donne pas même un résultat approxi matif de la population de l’ile, le jour où l’on voudra mettre sérieusement en vigueur l’ar rêté de M. l’amiral Guillain, qui a réduit à quatre hectares le lot territorial de chaque na turel. Ce jour-là, comme il s’agira dans les tribus de disputer à l’avidité des blancs quel ques lambeaux du territoire commun, on les verra toutes se doubler comme par enchante ment. Quoique sauvage, le Canaque est badaud comme on l’est dans les grandes villes ; un