des mots différents, suivant les personnes et les circonstances. Ainsi, pour exprimer l’ac tion de manger, ils ont plusieurs termes, sui vant qu’ils mangent de l’herbe, des ignames ou de la viande. Parfois un mot unique, rece vant une série de modifications ou de redou blements, leur servira à rendre une seule action, mais appliquée à diverses choses. Par exemple, l’action d’aspirer la fumée d’une pipe sera OUpi’e; celle d’aspirer l’eau d’une source ond OU; celle d’aspirer le sucre d’une canne ti OU ou bien ti OU ti OU an. Si nous ajoutons maintenant que chaque tribu a ses radicaux qu’elle varie ou encadre ainsi, on comprendra quelles difficultés doit présenter un travail sur les langues Canaques. C’en est déjà une très-grande que d’en comprendre une seule. Aussi la plupart des colons préfèrent-ils, dans leurs rapports personnels avec les noirs, employer un jargon compris dan s presque toute l’étendue de la côte ; c’est une imitation du sabir africain, mélange d’anglais, de français et de canaque, qui s’appelle le biche-la-mare (biche de mer). Puisqu’il vient d’être question des rapports entre les blancs et les noirs, disons tout de