récite les évènements d’une guerre ; ailleurs une femme dédaignée par l’homme qu’elle desirait vient pousser sur le bord de la mer sa plainte élégiaque, qu’elle oubliera bientôt en même temps que son amour. D’autre fois, c’est une mère qui, comme celle de la Bible, ayant perdu son enfant, s’en va seule, au cou cher du soleil, le pleurer sur la montagne. L’appareil instrumental répond bien par sa pauvreté à l’indigence des conceptions musi cales. Une branche de palmier, sur laquelle une main gratte, tandis que l’autre main y frappe de petits coups ; des siflements que l’auditoire soutient de temps en temps par ses acclama tions, voilà ce qui constitue l’accompagne ment d’un chanteur dans les cases. Dans les fêtes en plein air, le rameau de palmier est remplacé par les deux battoirs en écorce, dont j’ai déjà parlé; joignez-y un bambou, percé à l’une de ces extrémités, et qui, frappé contre terre, rend un bruit sourd et mat, vous aurez l’orchestre canaque au grand complet. Quand ils veulent se livrer à des fantaisies purement instrumentales, les Calédoniens ont un roseau d’un mètre de long, que j’hésite à nommer une flûte. Les deux extrémités sont bouchées avec