CHAPITRE IX, 179 perdu leur chef Dongo et pris les grands bon nets en signe de deuil. La récolte mûre, ils se décidèrent à les quitter en donnant une fête comme dernier adieu à leur chef mort. Dix jours avant l’époque fixée, descourriers étaient venus au nom du nouveau chef nous apporter des feuilles de cocotier repliées sur elles- mêmes. Nous étions invités à nous rendre à ce village et, sept jours après ce message, nous nous décidâmes à partir. J’avais pour compa gnon un lieutenant d’infanterie de marine qui s’était laissé séduire par l’attrait de l’in connu ; dix soldats, vingt-cinq fusiliers indi- gènes et quatre ou cinq cents natuiels des grèves composaient notre escorte. Après avoir marché trois jours à travers un pays monta gneux, après avoir franchi quarante-sept fois la rivière d’Amoa, et escaladé la chaîne cen trale, nous découvrîmesl’imense panorama de la vallée de Gatope et des Ounouas, étalant sa riche Verdure et ses cours d’eau, ses cultures et ses villages, jusqu’à déux journées au des sous de ce poste. La richesse si célèbre de ces tribus est un de leurs titres de gloire. Sou vent on les entend se vanter — et il n’y a pas chez les Canaques de plus grande marque