armes sont remplacées par une marmite de terre et un jupon. La tribu ne célèbre des fêtes de mort qu’une fois tous les ans. Pour les chefs, on y met un peu plus de cérémonie. Mais, ne voulant pas infliger au lecteur l’ennui d’une description trop chargée de détails, je préfère mettre les choses en action en les reproduisant telles qu’elles se sont passées sous nos yeux dans les deux plus belles fêtes mortuaires auxquelles j’aie assisté pendant mon long séjour en Calé donie, l’une à Houagape, l’autre chez les Ou- nouas. La première avait pour objet la prise des tabous de deuil en l’honneur d’Outè (pluie), fille du chef Aïlé. Le 22 avril 1869, cette en fant mourut vers le soir. Depuis deux jours on la voyait sensiblement dépérir, mais sans s’attendre pourtant à une mort aussi sou daine. Sa mère, Tioukay, seconde femme du chef, partit avec ses compagnes de la tribu pour aller pleurer dans un marais, distant d’une portée de fusil de la case principale: - et, jusqu’à près de minuit, toutes firent retentir l’air de leurs lamentations. Averti par un messager d’Aïlé, à qui j’avais manifesté mon