s’il ne veut recevoir un coup de hache sur le crâne. Une bouche de plus à nourrir est matière à considération chez eux. Autrefois, tout indi vidu devenu inutile à la tribu était condamné et exposé dans la brousse, où on le laissait mourir de faim. 11 suffisait pour cela d’un mot du chef ou du sorcier. Le malade n’était même pas admis à présenter sa défense ; il était jugé sans appel. J’ai vu, en 1867, à Canala, un nommé Béchin, atteint d’atrophie muscu laire des membres abdominaux, porté par les siens, au delà d’une vaste baie, dans le cime tière du Pic-dés Morts, et abandonné là sans vivres. C’était la deuxième fois, et, comme la première, il revint à marée basse, après avoir été forcé de franchir, en se traînant dans un pied d’eau, un espace de plus de 1,200 mètres. Il mit trois jours à regagner son village. Il fallut notre intervention pour le sauver d’une troisième exposition. Quelquefois, pour abré ger, on étranglait le malheureux, ou bien on le menait sur la grève, et on le précipitait dans la mer, du haut des.récifs. Eh 1869, le commandant du poste de Houa- gape envoya prisonnier à Nouméa un naturel