164 LA NOUVELLE-CALÉDONIE. baries de nos farouches alliés, et c’est â peine si je pus arracher à la mort un enfant de sept ans, le petit Bouaguène, que je ramenai à l’école indigène de Houagape, où il est encore. Dans l’ardeur de l’attaque, les noirs avaient massacré des femmes et des enfants. Taoumou, dont je viens de parler, voulant respecter la défense que nous avions faite de tuer les femmes, fit sortir d’une case à laquelle il ve nait de mettre le feu, une Calédonienne d’une vingtaine d’années, avec son enfant qu’elle allaitait. Mais, s’apercevant que le petit être était du sexe mâle, il le lui arracha et le rejeta sans pitié dans les flammes. Je ne fais pas de l’horrible à plaisir; je ne suis que l’historien de ce que j’ai vu et de ce que beaucoup d’au tres ont été condamnés à voir comme moi, sans pouvoir l’empêcher. Quand le premier feu de leur fureur est passé, si les Canaques trouvent une femme, ils l’épargnent et l’emmènent comme com pagne, oubliant, tout comme elle, les haines qui mettaient aux prises leurs tribus. Si c’est un enfant qu’ils ont pris, la tribu l’adopte, et jamais la moindre allusion injurieuse ne vient lui rappeler qu’il a été fait prisonnier.