CHAPITRE VIII. -149 flora) allumées et saupoudrées de charbon de noix de coco mouillé, ou du charbon huileux de la noix de bancoul brûlée dans le feu (aleu- rites triloba). On peut aussi — et le moyen est quelquefois employé — noircir la tige en l’exposant à la fumée de la résine de kaori (dammara ouata}. L’autre bois est rougeâtre et lourd. Les sa gaies qu’on en fabrique, sans être des plus esti mées, sont déjà plus rares cependant que les premières, puisque chaque branche ne peut fournir qu’une seule arme. On ne noircit pas les tiges de ce bois, mais on leur donne par le frottement un assez beau poli. On trouve, sur le bord des rivières, une troi sième sorte de bois, le bois de fer (casuarina œquisetifolia'), très-bien nommé, qui sert à fa briquer des sagaies très-recherchées. La diffi culté du travail ne permet pas d'en faire beau coup, et la fragilité du bois en fait une arme terrible. En effet, il se casse transversalement avec une étonnante facilité, et l’on comprend, pour des gens chez qui la chirurgie était si peu avancée, le danger de garder la pointe du trait au fond d’une plaie, généralement très-pro fonde, à cause de la pesanteur de la sagaie.