Ounouas, lui envoyèrent ce tillit. La paix que la tribu fut forcée de signer avec nous, em pêcha seule d’exécuter la sentence. Le tueur aux gages du chef assassinait le plus souvent pour lui. Lorsqu’on le chargeait de tuer soit un coupable, soit un ennemi, on lui donnait une hache ou un casse-tête, et une monnaie calédonienne en payement de l’exé cution qu’il allait faire. A Pouébo, lors de l’assassinat du commandant Bailly, en novem bre 1867, Napoléon, chef de la tribu, avait donné à deux naturels pour salaire de leur crime, une hache en forme de queue de poisson. Ne pas exécuter un ordre donné par le chef ou par la tribu, eût été pour le tueur signer son propre arrêt de mort. Souvent les naturels, sans recourir à son office, se faisaient justice eux-mêmes, particulièrement sur leurs femmes et sur les amants surpris avec elles. Les Cana ques n’ont de la justice qu’une idée encore assez obscure. Le juste n’est souvent pour eux que leur intérêt. Menteurs par nature et par principe, partout et toujours, ils se faisaient autrefois un titre de gloire de ce défaut qu’ils nommaient une qualité, presque une vertu.Un vieux chef canaque, interrogé sur les causes de