leurs tribus. Certains chefs, en effet, par an tipathie pour notre civilisation, par crainte surtout des mensonges des interprètes em ployés dans nos postes, et choisis souvent dans une tribu ennemie de la leur, ont fait nommer en apparence à leur place des naturels con naissant notre langue, se chargeant de régler leurs affaires avec nous, les parlant aux blancs, comme ils les appellent. Ainsi, Poindi-tiao, petit chef de Tilleti près lesOuimié, caporal destirailleurs indigènes de Houagape, est aux yeux des blancs le grand chef de l’immense tribu des Ouimié, dans laquelle il n’a pourtant qu’une autorité secondaire, due à sa bravoure et surtout à sa connaissance de l’anglais et du français. Le Grand-Chef met aussi sur ses cases ce qu’il nomme la main ; c’est une sorte de pa lette à plusieurs dents, ornées de coquilles. Ses proches parents s’attribuent même quel quefois cet ornement. Sa famille, à prendre le mot dans sa pliis large acception, forme son conseil particulier: Elle comprend ses parents, quelques sorciers attitrés, des vieillards con servant la tradition des anciens usages et qu’il consulte dans les cas importants; enfin quel-