fait en gesticulant une courte harangue à la tribu, puis descend recevoir du Grand-Chef une monnaie, récompense de sa supercherie, — de sa science sacrée, — s’écrie le vulgaire. Le Grand-Chef a seul le droit de placer l’Oi seau sur ses cases, d’attacher à l’intérieur de longs tillits, d’en orner les pieux qui indiquent ses planches d’ignames, et de fixer à leurs pointes de petits pigeons grossièrement sculp tés. L’insigne qu’il porte dans les fêtes est un petit lambeau de tillitnoir, fabriqué avec la seconde écorce du banian ; il se l’attache au petit doigt de la main gauche. Devant lui, les femmes, de quelque rang qu’elles soient, mar chent à genoux; les hommes se courbent. Au Grand-Chef appartiennent les prémices de toutes choses. Il deviendra de droit génie à sa mort. Vivant et régnant, il dispose à peu près arbitrairement des biens et de la vie de ses sujets, et conserve encore, même dépos sédé et sans autorité visible, une grande puis sance relative. Il est bien entendu qu’on ne parle ici que des vrais chefs canaques, qui gouvernent par droit d’hérédité, et non pas de ceux que la France, soit de son propre mou vement, soit à la prière des noirs,à établis dans