CHAPITRE VII. 129 là son pivot sur lequel elle pose par le centre, comme la croix d’un tourniquet sur son mon tant. Lorsqu’on a posé l’oiseau sur une case de chef, l’espèce de prêtre, ou sorcier, qui a pré sidé à cette opération, grimpe au faîte de la case, en présence de toute la tribu rassemblée, et attache autour du pivot un talisman que lui-même est allé fabriquer la veille dans le cimetière. Il fixe aussi un tillit à chaque pointe de l’étoile, et pour prouver la puissance de son talisman, il monte sur l’étoile elle-même : si le talisman est bon, l’oiseau peut pencher, mais ne doit point tomber. Son adresse de Ca naque suffirait peut-être seule au sorcier pour trouver son équilibre ; mais, pour plus de sû reté, il a e‘u la précaution de cacher dans le tillit qui entoure son poignet un gros coin de bois, qu’il insère entre l’étoile et le tabou, de manière à la rendre immobile. Les Canaques aux yeux desquels elle jouait tout à l’heure sur son pivot, s’agitant follement au moindre contact, et qui ne sont pas au courant de ce tour de passe-passe, restent stupéfaits d’admi ration en voyant le sorcier grimper dessus sans même la faire vaciller. Il s’y tient un instant,