Les instruments de pêche, après ceux que nous avons déjà désignés, sont : la ligne, mu nie d’une pierre en guise de plomb, car les noirs n’emploient guère la ligne de traîne ni la ligne flottante ; une sagaie, garnie à sa pointe de quatre ou cinq tiges aiguës qui, légère ment écartées l’une de l’autre, la font ressem bler à notre fouine ; un filet en fil de bourao, qui est une sorte de seine garnie de pierres pour plombs, et de tout petits morceaux de bois de bourao décortiqué pour flotteurs ; mais ce filet ne se manie point comme la seine : il a ses deux moitiés enfilées par la ligne des mailles supérieures sur une baguette de 40 cen timètres de long ; deux pêcheurs traînent chacun une moitié du filet et s’avancent sur les bas-fonds, guettant un banc de poissons, tandis que leurs compagnons de pêche, armés de bâ tons et de pierres, attendent le moment d’en trer en scène. Tout d’un coup, lorsqu’ils ont jugé que le poisson est assez près, ils font glisser le filet sur ses tringles, et forment ainsi dans l’eau une barrière contre laquelle vient se choquer tout ce qui est chassé par les rabat teurs. A ce moment, les deux meneurs du filet ferment le cercle, dans lequel on entre pour