rôti ; mais les naturels, sans en dire la raison, croient qu’il n’est pas permis de le manger ainsi. Je ne parlerai que pour mémoire du taro sauvage (chou des Caraïbes), dont les noirs emploient la racine comme condiment, mais seulement après l’avoir fait macérer un jour ou deux dans l’eau, pour lui ôter son âcreté caustique. Du reste, on en use très-rare ment. Le Nani, dont les feuilles cuites ont le goût du chou potager, est un petit arbuste qu’on trouve planté au milieu de toutes les autres cultures. Il se mange bouilli. Tout le monde connaît le Mayoré, qu’on rencontre partout autour des villages, de Baye jusqu’à Panier. Durant tout le temps que mettent à venir les ignames et les taros, le tabou (tabué, tabu, mots employés par les pêcheurs du Pacifique pour signifier chose défendue, itii en néo- calédonien) règne sur les plantations; c’est la période la plus ordinaire des disettes. Les chefs seuls alors ont leur nourriture assurée. Les naturels, qui ne trouvent pas une nourri ture suffisante dans les bananes et les cocos,