CHAPITRE V. 97 turels, et dans lequel ils paraissent mettre leur amour-propre, de prodiguer, surtout les jours de fête, ce tubercule en cadeau à tous leurs hôtes, fait qu’il est bien loin de suf fire aux besoins de la population. L’igname, qui est trop connue pour qu’il soit nécessaire de la décrire, représente une énorme pomme de terre, dont la tige est grimpante. Elle est grenue, féculente, farineuse ; sa cou leur est blanche ou violette. Quelques espèces, comme Vaculeata, que l’on nomme sur la côte Est caledi-nitahua, rappellent complètement, pour la grosseur et le goût, les meilleures pommes de terre de nos pays. L’igname se plante, dans la Nouvelle-Calédonie, après l’é poque des fêtes, en août, septembre, octobre et novembre. A ce moment, on a d’ordinaire épuisé la récolte de l’année qui s’achève. Une corvée générale pour les cultures du chef, et des corvées d’amis pour les simples particu liers , réunissent hommes et femmes de la tribu pour arracher les herbes dans l’endroit destiné à la plantation. Un peu plus tard, le foin, qu’on a laissé pourrir ou se dessécher sur place pendant un mois environ, est brûlé comme engrais ; et une seconde corvée réunit 6