Quand une femme voit ses flancs s’arrondir, comme elle ignore, ainsi que toutes les autres, la durée et le terme de la gestation, elle va s’adresser à la matrone la plus experte de l’endroit, qui, dès lors, et bien entendu après avoir empoché le prix de ses bons offices, ne la quittera plus d’un instant. Dès que les pre mières douleurs se font sentir, elle emmène la patiente dans une case où l’on a eu le soin d’allumer un grand feu, et où se réunissent un grand nombre de femmes. Les hommes, sans exception, sont sévèrement éloignés de cette case, à moins qu’il ne s’agisse de l’accouche ment d’une femme de chef. Dans ce cas, le plus proche parent r'este dans l’intérieur de la case, s’appliquant à chanter assez haut pour couvrir les cris de la mère. La raison de cette exception a sans doute été primitivement de rendre impossibles les substitutions d’en fants. Pendant les manœuvres obstétricales, qui se réduisent à un massage prolongé, la femme se tient à quatre pattes. Si l’accouchement est pénible, les matrones vont acheter à grands frais des sortilèges aux sorciers voisins et en couvrent la patiente. Le fait est rare, du reste,