CHAPITRE X Départ de Bangui. — La marche en pirogues. — Les villages bouzérous. — Les rapides de Mokouangué. — Le poste des Ouaddas. — Population ouadda. — Les Banziris. On ne peut embarquer devant le poste, car en amont, à une cen taine de mètres, se trouve le premier rapide formé par cette sorte de seuil rocheux par-dessus lequel les eaux se déversent. Les pagayeurs banziris, qui sont venus jusqu’au poste pour y camper, attendant notre départ, vont faire repasser les brisants à leurs pirogues. Une liane longue et forte est amarrée en avant, et tous unissent leurs efforts pour forcer la passe difficile. Une à une, les embarcations sont poussées jusque dans le torrent, puis toute cette foule, d’une cinquantaine de pagayeurs, se jetant à l’eau et saisissant la liane, moitié nageant, moitié s’arc-boutant aux pointes des roches qui font mugir les eaux écumantes, finit par forcer le passage. La pirogue est pleine d’eau, et faite d’un bois pesant, elle coulerait, si, rapidement l’eau n’était rejetée au dehors. L’opération renouvelée amène bientôt toutes les pirogues le long de la rive de cette sorte de grand lac aux eaux calmes que l’on a appelé la baie des Crocodiles. Les colis ont été transportés par terre jusque sur le rivage. Des hommes partis sous bois ont été couper des brassées de rondins, que l’on dispose sur le fond des pirogues pour éviter que nos colis ne viennent à se mouiller, si par accident l'eau em barque encore. Dans chaque pirogue, on place 30 à 10 charges au