CHAPITRE VIII Arrivée à Lyranga.— Le poste. — Dans l’Oubangui. — Avaries successives. — En détresse. — Les Balloïs. — Modzaka. — Le poste abandonné. — Popula tions Bonjos. — Mœurs, pêche. Lorsque, dans la matinée du 1 er septembre, nous nous trouvâmes en vue du poste de Lyranga, au lieu d’aller aborder la rive où celui-ci est établi, nous allâmes prendre notre mouillage contre une petite île, située à quelques centaines de mètres de la terre terme. C’est que de grandes roches qui émergent, noires et som bres, tout autour du sol, risquent d’endommager notre bateau, et la pointe avancée de terre sur laquelle est établi ce poste est expo sée aux vents de l’Ouest et du Nord, lesquels amènent les fortes tornades. Dans le mouillage choisi, nous sommes à l’abri des tempêtes. A peine avons-nous jeté la corde d’amarre que nous voyons se diriger vers nous un petit canot en toile, dans lequel est M. Manas, chef de poste, qui vient nous souhaiter la bien venue. Il a amené avec lui une grande pirogue, pour nous per mettre de transporter à terre les colis les plus indispensables. « Notre machine a besoin de réparations. Nous resterons donc, me dit le capitaine, tout au moins un jour ou deux avant d’a border l’Oubangui. » La situation du poste de Lyranga est exceptionnellement favo rable. Du bord de la plage, ombragée par quelques grands arbres, la vue s’étend au loin sur l’horizon immense du fleuve et com-