Î8 DEUX ANS EN AFRIQUE en passant par Blidah, Médéah et Milianah. Il m’emmène dans son excursion, et je reviendrai avec lui à Alger. Si la mer est toujours mauvaise, il faudra bien prendre ce parti-là, qui, du reste, me sourit assez; mais il faut que toutes ces combinaisons s’accordent avec les affaires sé rieuses, et tout dépend du temps que le colonel doit met tre à sa petite expédition. Au moment oii j’allais sortir, arrive chez moi un offi cier du Tartare, qui m’annonce que si le temps mollit un peu nous partirons demain soir. Adieu donc mes projets de pérégrination avec Jusuf. VI Cherchell. — Julia Cæsarea. — Restaurant de la colonie. — Ruines. Les zéphirs. Cherchell, 16 mars. Le Tartare partait le 9 pour Oran, et je me suis fait déposer, en passant, à Cherchell. A huit heures du matin, après avoir passé la nuit à bord, je débarquais dans l’ancien port de Julia Cæsarea. N’y connaissant âme qui vive, je demandai au direc teur du port où je pourrais me loger. Il me fit conduire par un matelot chez un colon, marchand de vins, épicier, cafetier, lequel, comme beaucoup d’autres, avait acheté quelques maisons inhabitées et en ruines. Cet honnête colon me conduisit dans une rue délabrée et déserte, et m’introduisit dans une espèce de maison mauresque dont il ne restait plus que les quatre murs, et unechambre