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manda un homme de bonne volonté pour l’y attacher, vingt se présentèrent. Un caporal fut chargé de celte mission glorieuse. 11 monta, aidé de ses camarades. Aus sitôt qu’il parut sur le dôme, plus de cinq cents coups de feu furent dirigés vers lui, pas un seul ne l’atteignit, et les couleurs de la France flottèrent au-dessus du ma rabout. La troisième nuit, épuisés, sans cartouches, ces mal heureux prirent un parti extrême. Ils résolurent de fran chir à la baïonnette la ligne des Kabyles et de gagner en carré Gemma-Ghazouat, qui se trouvait à deux lieues de là. En effet, ils culbutèrent, en sortant, les Kabyles épouvantés de tant d’audace, et ils firent ainsi une lieue sans être entamés. Malheureusement ils tombèrent dans un second rassemblement, et douze hommes seulement parvinrent à s’échapper et à arriver à Gemma. Un officier supérieur qui revient de là, et qui nous ra contait ces détails, les a vus, ces douze hommes, parmi lesquels se trouve le caporal au drapeau. Eh bien, ils sont calmes, ils ne murmurent pas, ils n’ont pas un mot de reproche pour le pauvre colonel Montagnac, qui s’est fait tuer aussi, mais qui, avec plus de prudence, aurait pu éviter cet affreux désastre. Ces beaux traits sont faits sans doute pour consoler de nos pertes, mais nous avons à prendre une revanche éclatante. Le général Cavaignac avait été cerné près de Tlemcen; il s’est tiré heureusement d’affaire. Le colonel Géry, avec cinq cents hommes, a tenu tête pendant trois jours à sept ou huit mille Arabes près de Mascara, et le général Lamoricière est en train de chercher une affaire, — Quœrens quem devoret. Tous ces événements se passent sur le terrain que nous