116 DEUX ANS EN AFRIQUE même. Le malheureux est mort ce matin, sans avoir re pris connaissance. Pauvre jeune homme! et c’est pour ainsi dire à cause de nous qu’il avait fait le voyage de Boue ! Cette cruelle pensée me poursuit sans cesse, et j’ai peine à me per suader que nous sommes innocents de cet affreux évé nement. M. de Suleau, l’aide de camp du général Randon, quoique en apparence plus gravement meurtri que Re- noux, se tirera d’affaire. La chaleur ne nous a pas quittés depuis près d’un mois, c’est-à-dire depuis notre départ de Philippevillc. 11 fait étouffant; mais cela ne m’effraye pas, tant que je trouve de l’eau. Toutefois, j’ai reçu le conseil de boire moins à l’avenir, afin d’éviter les fièvres. J’ai, — qu’on me permette le mot,— sué comme un fleuve qui dé borde. Aussi, suis-je presque à sec aujourd’hui, et j’aurai besoin des pluies et des rosées de l’automne pour rame ner le peu d’embonpoint que j’avais avant mon départ. XXI Environs de Bone.—Prise de la Kasbah.—-Général Randon.— Hippone. Tombeau de saint Augustin. —Les oiseaux de Felzara. Bone, 15 juillet. Bone est une des localités importantes de nos posses sions africaines, et les diverses branches de service y ont pris un développement que l’heureuse situation de la ville et du port ne fera qu’augmenter. Le commerce y est non-seulement alimenté par les