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volumes in-folio avec cartes et figures, chacune dédiée au roi très-chrétien Henri III. Bclleforèt énumère les cités moresques avec autant de com plaisance qu’il ferait des bonnes villes de France; car, pour lui, tout est ville en Afrique; toute ville se présente à son intellect sous la figure «e Bourges, d’Orléans ou de sa ville natale, Sarsan en Guyenne. Tu serais étonné de la quantité de belles villes qu’il a découvertes dans le seul royaume de Telencin ou Treinissen, dont ou a fait Tlemcen depuis que ce royaume s’en est allé au pays des chimères. Ainsi, connais-tu la cité de Guagida, «posée sur le fleuve Tefin ou Sisnié, que les anciens ont nommé Siga, » et fort remarquable en ce que «les citoyens de cette ville parlent purement african?» As-tu rencontré, par hasard, les villes de Tebecrit, de Hunain et de Haresgol, qui «sont assises en belle assiette?» Je suis certain, du moins, que Tremissen, Oran, Mul- caquibir, Massagran et Mustugarim se trouvent encore à la même , place, puisque tu m’as conduit dans ces villes un peu déchues de leur splendeur; mais Hubbed, mais BatKa, mais Mazuna, mais Temendfust, mais Teddelez, n’aurais-tu pas peut-être quelque peine à constater l’existence de ces villes-là, que Belleforêt nous montre à travers le prisme de son imaginative? Quant aux fleuves et aux montagnes de l’Algérie, tu serais encore plus empêché de leur rendre leurs véritables noms. Parmi les fleuves, «il y a, dit Belleforêt, Siga, Azarath, Chibematb, Car tonne, Serbeth, Nazabatb et Sisar, qui se rapportent à ceux que nos modernes nomment Tefin, Serem, Mina, Selef, Aochor, Âli- ron, Sefsaïa, Bedeles, qui est celuy qui sépare Algier d’avec la Bugic. Les montaignes sont Benitczneten, Margara, Gualhasa, Agbal, Guerened, Magrava, Abusaid, Guanseris, voisin des Nu mides, et les montaignes d’Algier.» Tbevet, qui savait l’arabe et le turc, respecte davantage les noms originaux, et se préoccupe moinsde reproduire le texte de la Description de l’Afrique, écrite au quinzième siècle, en italien, par le géographe arabe Léon l’A fricain. Pour Munster, il saute par-dessus la difficulté, en ne nommant que cinq ou six villes, comme Times, Syrie, Seyten, Argier, etc. Mais, en revanche, comme le brave. Munster se donne carrière en traitant de l’histoire naturelle du pays! Je ne résiste pas au plaisir de te faire connaître les détails très-singuliers que le vieux cosmographe allemand avait recueillis sur les lions d’Afrique. Savais-tu quelque chose de la féroce ja-