temps que la première édition de ce livre paraissait en France, M. James, de Bradfort, publiait en Angleterre un ouvrage ayant pour titre : Histoire de la Filature des Laines depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. Le travail anglais a été traduit par M. Fergusson fils, mem bre de la Chambre de Commerce d’Amiens. J’ai lu avec curio sité l’exemplaire que l’auteur m’a offert, et j’ai vu avec satis faction qu’il n’avait rien de commun avec mon Traité sur la Filature de la Laine peignée. L’auteur anglais se borne à donner les noms et la descrip tion des machines employées pour préparer et filer la laine chez nos voisins, sans accompagner ses descriptions de conseils et de réflexions qui donnent la vie à un livre. Après une lecture attentive, on demeure convaincu que, pour les mérinos et tous les genres fins, la France n’a rien à craindre des ateliers an glais. L’outillage est spécial pour les laines longues ; c’est presque partout le métier continu qui est employé pour pré parer et filer la laine. On ne voit que quelques mull-jenny à Bradfort; la grande masse de ces métiers est appliquée au coton. Il est vrai que le système peut s’étendre à la laine, et nos voisins, qui ont chez eux les matières premières dans de bonnes conditions, pourront lutter avec nous le jour où ils nous emprunteront notre système, mais pas avant. C’est tout le contraire de ce que les industriels redoutaient; malheureu sement, il n’en est pas de même pour toutes les industries. L’auteur anglais, qui s’est très-étendu sur l’origine du pei gnage, a été sobre de développements sur la filature. On trou vera au triage, au peignage, au cardage, les dires de M. James, et le lecteur jugera. Nous n’avons pas à changer notre outil lage; il suffit de perfectionner le système qui est bon et fait tous les genres. Je disais dans la première édition que, depuis cinquante ans, la filature de la laine peignée n’avait encore trouvé aucun