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— 3 ii — pas d’accord sur le sujet que l’épreuve a évidemment l’intention de faire au moins pressentir. « C’est une exécution capitale, dit un visi teur ; voilà le gibet et l’ombre du convulsionné qui a accentué le flou de l’individu. — Mais non, dit un voisin ; c’est une gare de chemin de fer par un temps de brume, et l’appareil qui forme le sujet prin cipal est une plate-forme roulante ou fixe (ce que l’exécutant seul pourrait dire) hissant des colis. » Le livret indiquait: Le port de... Les envois d’Angleterre et d’Autriche accentuaient le plus ce désir du « nébuleux ». Ceux de France ne cherchaient à se caractériser que par le choix du procédé employé et la qualité du papier de l’épreuve. MM. Bucquet, Bourgeois, Naudot, etc., en présentaient différents genres. M. Rouillé-Ladevèze réunissait les deux caractéristiques : le flou et le papier rugueux; il apportait, en outre, un procédé ancien, qu’il remontait à son heure : le procédé à la gomme bichromatée qui, repris par les « amoureux » de l’art photographique, a donné entre les mains de MM. Bucquet, Brémard, Demachy, Puyo, etc., dans les Expositions suivantes, françaises et étrangères, des épreuves dont le succès s’affirme chaque année. Nous avons défini, en débutant, le but que l’on désire atteindre : produire une épreuve qui ait sa caractéristique propre, qui ne puisse être reproduite, comme on ne peut reproduire rigoureusement et dans le sens de l’absolu une « œuvre artistique » ; car, par son essence même, une œuvre similaire ne pourra être créée, la machine humaine étant d’une nervosité qui ne lui permet qu’une imitation relative. Donc, création d’une épreuve originale et personnelle : voilà le faire ou le but de la « nouvelle Ecole d’Art photographique ». Mais il n’y a pas d’art photographique, disent certains... Pourquoi donc? demandons-nous. Une seule comparaison est à faire : étant donnée une nature morte, le premier venu pourra-t-il parvenir, d’une façon courante, à en obtenir une reproduction photographique comparable, au point de vue de l’éclairage seul, à ce qu’un amateur habile ou un professionnel en tirerait? Non, évidemment. Il y a donc une manière, une habitude, un savoir-faire, un art enfin chez les initiés pour cette reproduction simple. Que serait-ce si le sujet était une nature vivante, mobile et variable dans ses expressions? Et puis, au fait : du moment que d’un même sujet on peut obtenir, comme le ferait un peintre, des reproductions différentes, il y a nécessairement place pour une « œuvre d’art ». L’œuvre pourra