— 406 — jusqu’à la modeste phototypogravure, pour donner en un splendide hors texte, le portrait des souverains et de notre Président (i). La photo- typie aurait été mise à contribution aussi ; j’aurais appelé mon excellent ami, Gervais-Courtellemont,le maître phototypeur, et je lui aurais confié le soin de me tirer une double page de vignettes finement dégradées. J’aurais enfin fait appel à nos photograveurs les plus réputés, et je leur aurais demandé de mettre tout leur savoir, toute leur expérience à la préparation de planches qui puissent, pour une fois, rivaliser avec les phototypogravures anglaises et américaines. Mettez à côté de ces nombreuses gravures un texte soigné, enjolivé de lettres ornées, de culs-de-lampes, de frontispices, et vous aurez une idée de ce que j’aurais fait si j’étais directeur d’un grand canard et de ce que j’avais espéré qu’un de mes confrères de la grande presse aurait fait. Un numéro exceptionnel, conçu et exécuté de la sorte, se serait enlevé comme s’enlevèrent les victuailles sur le trajet de Paris à Châ- Ions. Les dépenses eussent été grandes, mais les bénéfices eussent été plus grands encore, chose à considérer pour un négociant en papier imprimé. Enfin ce numéro exceptionnel, consacré au souvenir de la grande semaine, eût été un véritable document historique digne de figurer dans nos Archives nationales et au Musée des photographies documentaires. Mais je ne suis pas directeur d’un grand illustré, et il vous faudra, mes chers amis, si vous voulez posséder quelques souvenirs de ces joyeuses journées, faire appel à l’amabilité de ceux de vos confrères qui ont pu prendre quelques bons clichés. C’est ce que vous engage vivement à faire. Albert REYNER. (i) C’est ce qui a été tait par un journal anglais, 7lie Queen, qui dans son numéro du 24 octobre, a donné une remarquable photogravure hors texte, repré sentant Sa Gracieuse Majesté en compagnie du prince de Galles et de la famille impériale de Russie, photographiés » at home » au château de Balmoral.