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— 306 — Selon moi, on doit donner le nom de type à toute œuvre permet tant d’obtenir d’un original des reproductions multiples et semblables entre elles. Mais alors arrive la seconde question : qu’est-ce qu’un original ? Et nous sommes entraînés à soulever, pour des discussions futures, toute une série de définitions, se rapportant aux phases diverses de la genèse d’une œuvre artistique ou intellectuelle, prise à son début et suivie jusqu’au dernier point qu’elle peut atteindre, c’est-à-dire à sa reproduction et à sa multiplication par exemplaires. Sous le nom d’Œuvres artistiques et intellectuelles, on doit comprendre les œuvres de Science, de Littérature, de Musique, Peinture, Sculp ture; Architecture, Dessin, Lithographie, Gravure, Photographie, etc., toutes les œuvres, enfin, qui s’adressent à l’intelligence, car le grand caractère général des œuvres dites artistiques, quel qu’en soit le mérite particulier, n’est pas seulement d’être œuvres de l’intelligence, puisque toute œuvre quelconque résulte d’un travail intellectuel, mais de s’adresser à l’intelligence et non de répondre à un besoin matériel. Notre explication n’exclut pas les œuvres d’art décoratif; mais il faut alors distinguer, dans une même œuvre, le côté artistique et le côté usuel et appliquer, à chacun, les lois et les règlements qui lui sont propres. Revenons à la genèse d’une œuvre artistique. Cette œuvre peut naître de premier jet ou être précédée de recherches portant les noms différents d’esquisses, croquis, maquettes, projets, brouil lons, etc., et elle se résume en la création de ïoriginal. L’original est la réalisation définitive de la conception de l’auteur. Dans les œuvres artistiques, l’original est unique : tout ce qui pré cède cette création définitive rentre dans les essais, tout ce qui suit rentre dans la reproduction. L’original étant créé, l’auteur ou ses ayants droit ont le plus souvent intérêt à en vulgariser la connaissance par des méthodes diverses de reproduction. Suivant les cas, la reproduction garde cette dénomination, ou elle prend celle de copie ou de traduction; mais, quels que soient la méthode ou le nom, le résultat étant le même, les mêmes lois doivent être appliquées. Nous pensons qu’on doit appeler plus particulièrement copie l’œuvre secondaire obtenue, d’après l’original, par les mêmes moyens, et l’on donnera le nom de reproduction d’une œuvre, à la représentation de cette œuvre par des moyens différents; ainsi nous voyons, au Louvre, des peintres qui, par la peinture, font des copies des tableaux de grands maîtres, tandis que la reproduction de ces mêmes tableaux est