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destinée à orner des cartes d’invitation à une soirée certainement artistique, si l’on en juge par ces cartes elles-mêmes. Au premier rang des envois de M. Crooke, il faut citer deux por traits d’hommes qui ont, à s’y méprendre, l’aspect de gravures éga rées parmi des photographies. Un encadrement au trait et une légende en anglaise, au bas de chaque épreuve, aident encore à l’illusion. Les noirs et les blancs de ces pseudo-gravures sont imités avec un rare bonheur ; et l’une d’elles, surtout, le portrait du D' John Marshall (n° 194), est d’une tonalité charmante. Mais ce ne sont, en somme, que d’heureux pastiches, auxquels je n’hésite pas à préférer l’artistique portrait de Mrs. Argyle Roberlson (n° 197) à son piano : il y a beaucoup d’élégance et de grâce dans ce sujet si simplement traité. Cette œuvre rappelle un peu — et ce n’est pas là, on le sait, un mauvais compliment sous ma plume — la manière de M. Puyo. M. Crooke a envoyé aussi quelques portraits de dimensions exception nelles, dont l’exécution révèle un praticien d’une habileté consommée. As sunset leaps the lusty Irons (n° 507), de M. Robinson (H.-P.), est une aimable scène de pêche à la truite, dans un joli paysage, avec des personnages très bien placés. Malheureusement, un ciel rapporté, ou qui paraît trop l’être, gâte l’ensemble par son peu de sincérité. L’étude A déjeuner (n° 512), de son homonyme M. Ralph. W. Robinson, ferait, avec sa vieille femme mangeant sa soupe sur le pas de sa porte, une aimable illustration pour un roman de Ch. Dickens, David Copperfield, par exemple. M. le vicomte Maitland expose une Étude d’animaux (n° 399) qu’on trouverait parfaite, sans la déception des trop visibles retou ches, qui retroussent à la chinoise les honnêtes yeux de ses bœufs tranquilles. La monotonie que nous reprochions à M. HorsleyHinton — avec la déférence que mérite son beau talent — n’est pas le fait de M. Da- vison, cet autre maître du paysage anglais. Sa très remarquable expo sition séduit tout de suite par la variété des sujets. Ses dix envois sont comme une gamme où résonnent successivement toutes les notes de l’art. La Rivière dans le Sussex (n° 212) — un admirable bord de l’eau boisé, baignant dans une sorte de clair obscur d’or — est la première note, douce et un peu grave; la Jetée de Southend — dont nous parlerons tout à l’heure — est la dernière, celle-ci, toute- tefois, plutôt aiguë. Le Soleil couchant (n° 213), — une des notes intermédiaires et non des moins harmonieuses, — incendie, du haut des nuages, les groupes d’une cavalcade de touristes arrêtés sur un chemin de montagne : le couchant éclate dans le ciel en une lueur d’une intensité curieuse, presque aveuglante — partant un peu dure.