LDP: Historische Bestände der Hochschule für Grafik und Buchkunst Leipzig
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270 L’artiste prend son modèle dans trois ou quatre poses différentes, avec des fonds naturels variés, des éclairages, des effets et des expressions distincts ; elle exécute avec les négatifs, non retouchés, une seule épreuve de chaque cliché et donne à choisir à la personne portraic- turée une de ces épreuves. Ensuite les autres épreuves et tous les négatifs sont détruits; ce qui fait du portrait un exemplaire unique, généralement coté de 75 à 150 francs. Il va sans dire que cette épreuve positive unique est toujours tirée avec un très grand soin et par un procédé de luxe : platine, charbon ou gomme bichromatée. * * * En attendant que la femme photographe professionnelle naisse en France pour concurrencer, dans le genre tout nouveau que nous venons d’indiquer, les Otto, les Pirou, les Stebbing et autres célébrités parisiennes, l’exercice de la photographie comme profession féminine consiste encore simplement dans l’exécution d’une série de travaux pour les amateurs et les photographes « hommes » établis. Le développement des clichés et des pellicules, le tirage des épreuves et leur montage, la retouche, les réductions et les agrandissements sont les menues besognes matérielles ou artistiques entreprises « à façon » par un certain nombre de femmes et de jeunes filles, soit chez elles, soit chez le professionnel portraitiste. Il y a dans ces occupations faciles et honorables une nouvelle res source précieuse pour le sexe faible, car elles sont bien payées et conduisent même à l’aisance, sinon à la fortune, quand la photo graphe est une praticienne habile et sait se créer une clientèle riche. Nous pourrions citer à Paris plus d’une personne tirant de cette excellente industrie 6 à 10.000 francs par an de bénéfices nets, et même une famille, composée d’une veuve et de ses deux grandes jeunes filles, qui, joignant aux travaux exécutés pour les amateurs, des leçons de photographie et la vente de quelques produits préparés (bains de développements et de virages), obtient d’une clientèle aristo cratique exclusivement féminine un produit net de plus de 15.000 francs par an. * * * Enfin l’industrie photographique et le commerce de la photographie occupent depuis longtemps déjà des milliers de femmes en France. La fabrication des plaques et des pellicules sensibles emploie notamment une main-d’œuvre presqu'uniquement féminine.