Volltext Seite (XML)
— 249 — L’absence de catalogue m’empêche de faire un compte rendu détaillé. Dans les sections anglaise, allemande, autrichienne j’ai retrouvé de nombreux cadres déjà connus des habitués des Salons du Photo-Club de Paris. Parmi les Japonais, j’ai noté les étranges impres sions sur laques de M. Mizuno, de Yokohama. On se croirait devant un meuble japonais peint à la main, ou devant ces dessins curieux si spéciaux aux artistes de ce pays. En Suisse, les artistes ont, cela se comprend, une particulière tendresse pour la reproduction des glaciers. Us y mettent toute la science et la précision désirables. L’exposition italienne tient naturellement une grande place. Elle atteste un labeur considérable et est excessivement intéressante. Je veux citer d’abord M. Gatti Casazzo; cinquante-quatre cadres de cet artiste, reproduisant des sites ou des scènes pris uniquement dans les environs du lac de Côme, affirment un tempérament de premier ordre. Si parfois l’image est un peu trop lumineuse, s’il faut deviner plus que voir, l’impression poétique ressentie est indéniable et de nombreuses pages me paraissent vraiment étonnantes. M. Garrone, d’un tempérament tout autre, s’est attaqué au nu en plein air. Il a reconstitué des scènes antiques, des pastorales et des combats. De très nombreux modèles évoluent, vêtus comme aux premiers âges de l’humanité, dans des paysages alpesques, le long des torrents, dans des gorges sauvages. Je sais trop le labeur que demande une pareille évocation pour me livrer à des critiques faciles. M. Garrone a réussi admirablement à choisir ses personnages, à les grouper, à leur donner le mouvement, à choisir les milieux. Il me paraît avoir négligé un peu trop le mode d’impression, qui est sec, net et trop précis. Je ne devrais pas m’apercevoir que certaines scènes ont été faites en deux fois, les mêmes modèles posant dans des poses différentes dans le groupe de droite, puis dans le groupe de gauche, et que les deux groupes ont été réunis pour ne faire qu’une photographie. Une impression plus nébuleuse me paraît nécessaire pour donner de l’idéal à ces compositions. M. Marchi(de Lodi) expose une série d’images pour l’illustration du roman célèbre Quo Vndis. Là encore nous retrouvons de nombreux modèles posant ensemble, mais dans des décors peints. Là encore la personnalité des hommes et des femmes qui ont posé s’affirme trop et ne répond pas toujours à l’idée qu’on peut se faire de ces person nages historiques. Pourtant l’artiste, par une composition très étudiée, une lumière choisie, est arrivé à supprimer les inconvénients des milieux artificiels et à donner à ses œuvres l’aspect de reproductions photo graphiques de tableaux; malgré les critiques que j’ai pu faire, l’œuvre