LDP: Historische Bestände der Hochschule für Grafik und Buchkunst Leipzig
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197 — Société Townsend Downey, constructeurs de navires, un arrangement d’après lequel le baptême du bateau de l’empereur d’Allemagne devait être fait avec du vin de Champagne Moët. Il était convenu aussi, qu’au déjeuner suivant la cérémonie, il ne serait servi que du vin de cette maison d’Epernay. En conséquence, MM. Moët et Chandon firent établir un panier d’argent orné des armes émaillées de l’empereur d’Allemagne, des écussons de la Prusse et des États-Unis. La pré cieuse bouteille, convenablement scellée, fut logée dans le panier. Quinze jours avant la cérémonie, l’ambassadeur d’Allemagne, M. de Holleben, demanda si le Meteor ne pourrait pas être baptisé avec du vin mousseux allemand, c’est-à-dire avec du « Rheingold » (or du Rhin). La réponse fut qu’il n’y avait pas d’objection si l’empereur d’Allemagne exprimait un désir dans ce sens. Mais l’ambassadeur n’avait point d’instructions et les choses en restèrent là. Cependant M. G. Kessler crut devoir s’adresser au conseiller Waldmann qui était venu avec la suite du prince Henri et se renseigna auprès de lui sur la question du vin choisi. M. Waldmann assura qu’il n’avait point connaissance d’un désir quelconque formulé par Sa Majesté. On s’en tint donc au vin de Moët. Miss Alice Roosevelt, qui avait écrit à M. Kessler pour le remercier de son envoi, prit la corbeille et, sans en sortir la bouteille, lança le tout contre la proue du Meteor. Or, c’est cette corbeille avec les débris de la bouteille qui fut photographiée. On voit clairement sur l’épreuve la trace du choc. M. Kessler fit publier une notice rendant compte du baptême sans désigner plus particuliè rement la maison qui avait fourni le vin. Là-dessus MM. Shnlein et Cie annoncèrent que le baptême avait été fait avec le « Rheingold ». Cette contradiction évidente eut pour effet d’amener la maison alle mande à demander à l’ambassadeur s’il avait accepté le vin et si celui-ci avait été réellement employé pour le baptême du Meteor. M. de Holleben répondit : « Le baptême du Meteor a été fait avec le Rheingold. Tout naturellement, la maison Moët et Chandon a été froissée de cette déclaration qui lèse ses intérêts moralement et maté riellement. Elle reproche à ses concurrents d’outre-Rhin d’avoir su que la cérémonie avait été accomplie avec du vin français et que l’ambassadeur avait été faussement renseigné. Sur ces entrefaites, M. Kessler traversa l’Atlantique pour se rendre à Berlin, où il avait pour mission de remettre au comte Eulenbourg, grand maréchal de la Cour, divers souvenirs destinés à l’empereur. A peine arrivé dans la capitale prussienne, M. Kessler « câbla » à M. de Holleben pour le prier de se renseigner à la Présidence sur l’origine française du vin employé et pour lui demander une confirmation télégraphique. Puis, dans la journée de samedi dernier, il chargea M. Hertz, avocat à