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i95 — château impérial de la Burg m’a assuré qu’il avait aperçu, à plusieurs reprises, un personnage mystérieux armé d’un kodak de grandes dimensions, posté sous une porte cochère et qui, au moment où arrive au Palais la compagnie qui vient relever la garde, photographie à la dérobée la foule qui précède, encadre et suit la musique mili taire. Dans la foule assidue aux concerts en plein air, il y a pas mal d’individus connus de la police qui viennent journellement s’installer autour des pupitres, et qui escortent, sans jamais se lasser, la com- compagnie, depuis sa sortie de la caserne jusqu’aux portes du château. La plupart des personnages débraillés que l’on rencontre ainsi, entre midi et une heure, maintenus d’ailleurs par un cordon de policiers à une certaine distance des musiciens, ont des chances de se retrouver à un moment donné, devant les préposés du service anthropométrique. L’amateur qui les photographie, peut-être sans mission officielle, durant leur passage avec la troupe, doit avoir actuellement une collec tion intéressante de types patibulaires. Comme les citoyens qui com posent d’ordinaire l’escorte des musiciens ne sont point des bourgeois établis ou des Viennois ayant un domicile régulier, il peut être utile de constater leur présence dans les groupes de malandrins surveillés par la police. Vente non autorisée de portraits. — Un procès assez sin gulier a occupé ces jours-ci le juge de simple police du vIII® arrondis sement. Voici à quel propos. Plusieurs dames .de la bonne société de Vienne aperçurent dernièrement, dans la vitrine d’un marchand d’ap pareils photographiques, le portrait d’une de leurs amies ornant le fond d’une soucoupe. C’était celui de M' le Martha H., fille d’un avocat fort connu à Vienne. Prévenue de la trouvaille, M Uo Martha envoya sa sœur s’assurer du fait, et celle-ci vit le portrait reproduit non seulement sur la soucoupe, mais aussi sur un vase. Comme le para graphe 22 de la loi sur la propriété artistique stipule que la vente d’un portrait n’est licite qu’avec l’autorisation de l’original ou de ses héritiers, et qu’aucune permission n’avait été demandée, M. Wachtl fut appelé en justice. Il se déclara non coupable, attendu qu’il avait acquis le por trait du photographe Heydenhaus qui lui déclara avoir obtenu l’autori sation voulue. D’ailleurs M. Wachtl objecta qu’il ne vendait point la soucoupe, objet du litige, mais qu’il la tenait seulement comme échan tillon, et qu’il ne connaissait nullement la dame ainsi portraicturée contre son gré. Au cours des débats, le juge a fait remarquer au prévenu qu’une dame ne peut voir d’un œil indifférent son portrait sur des soucoupes. Il demande s’il n’y aurait pas moyen d’arriver à un arrangement à