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— 194 — vue. De toutes les imitations qui nous sont restées de saisies anté rieures, il n’y en a qu’une seule que nous désignons comme « réussie ». Or, celle de Besemer eût encore été meilleure. » Sur quoi le pré sident a ajouté : « Donc la contrefaçon de Besemer vaut mieux que tout ce que les falsifications ont produit de meilleur. » Et M. Na- dlierny a répondu : « Oui. Il faut lui rendre justice. C’est le travail le plus éminent que nous ayons jamais eu à examiner. » Malgré le brevet de capacité accordé à M. Besemer, la Cour a con damné l’accusé à sept années de réclusion avec un jour de jeûne par trimestre. Kani, son bailleur de fonds, s’en est tiré avec trois années et demie de la même peine. Les instruments saisis, parmi lesquels il y a des appareils de grand prix, vont être vendus pour couvrir une partie des frais du procès. Il est fort possible qu’ils soient acquis par quelque néophyte désireux de se mettre au courant de l’art de fabriquer du papier-monnaie. L’objectif révélateur. — Un des plus dangereux cambrioleurs de Vienne a été mis à l’ombre à la suite d’une découverte due au hasard. Voici dans quelles circonstances : le 21 courant, le logement du fruitier Weber a été forcé, et des bijoux valant environ 1.000 francs plus une somme de 240 francs espèces, ont été emportés. Les agents chargés de faire une enquête ont tout d’abord constaté que la maison habitée par Weber a deux issues, et qu’au rez-de-chaussée se trouve un modeste restaurant dont le patron, nommé Koller, a fait photo graphier son établissement et son personnel à l’époque du vol. Les garçons, les plongeurs, les cuisinières, les « gosses » ou piccolos qui servent la bière, et l’homme de peine étaient déjà groupés devant la maison, lorsque le photographe, en mettant au point, vit soudain paraître, sur la glace dépolie, un homme étranger, d’environ trente ans, élégamment habillé, mais qui n’appartenait point au groupe. Cet intrus, à peine surgi, avait disparu tout aussitôt, mais sa présence avait pourtant suffi pour fixer son portrait, sans qu’il pût se douter du résultat de sa présence involontaire. Les agents de police demandèrent à voir une épreuve du groupe ; ils n’eurent pas de peine à reconnaître un particulier dont le visage orne depuis bon nombre d’années le fameux album de la police. C’était un garçon de restaurant déjà puni de huit années de réclusion, nommé Honsa. La conclusion s’imposait naturellement. Honsa fut recherché et on le découvrit dans une man sarde qu’il habitait, sous un faux nom, avec un cambrioleur célèbre, Antoine Kollenstein. Une perquisition faite sans désemparer fit re trouver une partie des bijoux volés chez Weber. A propos de cet épisode, un de mes amis qui habite non loin du