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— 150 — de mon père » est également réussi. C’est une excellente leçon pour le portraitiste photographe. Il faut remarquer combien est harmo nieuse la distribution de l’éclairage du fond qui passe du clair à l’obscur en suivant une progression inverse à celle du premier plan. Cette disposition, artificiellement obtenue la plupart du temps, se rencontre dans presque tous les portraits de maître. M. Wallon, par une habile disposition de son modèle, nous la montre naturelle et, par cela même, supérieure. Parmi les épreuves de M. Teyssonnières, le Paysage (169), noir et blanc, sans valeurs, aurait pu être mis de côté. « Calme plat », me semble pécher par les valeurs de ciel, c’est ce qu’il y a de plus lourd dans toute la composition. Le « Fumeur de pipe » aurait gagné à être imprimé en noir, il y a dans ce cliché de belles oppositions qui en valaient la peine. J’aime beaucoup mieux l’Étude où il y a vraiment un effet personnel. « Crépuscule » montre une intention que je comprends très bien, mais dont l’exécution me paraît un peu brutale, j’aurais préféré le ciel moins pareil comme texture au terrain et au feuillage; même dans les tonalités les plus sombres, le ciel dans la nature, garde toujours sa qualité vaporeuse. M. Mannheim a de beaux noirs et connaît bien son procédé, mais en somme sa « Ruelle de Plom bières » n’existe que par ses qualités de pigment, de même pour le « Chemin couvert » et la Marine au premier plan de sable. Tandis que le n° 123, Brick entrant au port, a toutes les qualités d’un tableau. Tout ceci n’est pas facile à expliquer de loin. Le serait-ce même en face de l’épreuve ? Car pour se faire bien comprendre quand il s’agit de nuances de ce genre il faut s’adresser à quelqu’un qui est déjà de votre avis, ce qui rend la démonstration bien inutile. Dans le cas contraire, aucune théorie ne pouvant réussir à changer une conviction qui est le résultat d’une vision toute différente de la vôtre, la discussion n’a pas davantage raison d’être. Je me bornerai donc à dire que j’aime beaucoup cette dernière Marine de M. Mannheim, bien que le pinceau ait laissé dans le ciel des traces symétriques et un peu trop brutales en comparaison du reste de l’image qui n’en accuse aucune. En effet, si nous admettons parfaitement l’usage du pinceau ou de tout autre instrument de dépouillement frotté, nous n’aimons pas à en trouver la trace dans une partie seulement de la composition. C’est-à-dire qu’il faut que le métier soit unique, il faut un parti pris bien net, soit de dépouillement à l’eau donnant des effets lavés et délicats, soit de dépouillement au pinceau créant une matière plus rugueuse et des effets plus décidés. Si donc il est nécessaire d’intervenir comme l’a fait avec raison M. Mannheim, dans un ciel dont les nuages se sont noyés au cours du dépouillement, il nous