— 7 — depuis bien des années, une quantité de clichés dans un grand nombre d’églises en France, et je m’empresse de déclarer que je n’ai eu qu’à me louer de l’accueil très bienveillant du clergé. Non seulement on ne m’a suscité aucune difficulté, mais j’ai trouvé chez la plupart des curés un empressement des plus courtois et un intérêt réel pour més travaux photographiques. Certains d’entre eux, fervents archéologues, ont eu l’amabilité de me signaler les curiosités de leurs édifices, en appelant mon attention sur des détails qui auraient peut-être échappé à mes objectifs scrutateurs. Beaucoup de prêtres sont des adeptes du gélatino-bromure ; on est sûr de rencontrer chez eux l’hospitalité la plus large et un concours des plus éclairés. On peut donc affirmer, d’une manière générale, que les amateurs ont toutes les facilités désirables pour opérer à l’intérieur des églises. Je n’ai vu qu’une seule exception et c’est précisément cette exception qui m’a suggéré l’idée d’élucider un point de droit assez délicat. Voici d’abord le fait. Passant, il y a quelques années, dans un vil lage perdu au fond de la Bretagne, je vis une vieille église qui est, je crois, classée comme monument historique, car elle date du xi® siècle et présente quelques morceaux d’architecture assez curieux. Pénétrant sous le porche, je fus frappé par l’inscription suivante affichée en gros caractères sur la porte : Défense d’entrer avec des appareils de photogra phie. Il est interdit de photographier, dessiner ou peindre a l’intérieur de l’église. Comme il n’y avait personne, je ne tins aucun compte d’une injonc tion aussi imprévue et je pris bravement quelques clichés à l’intérieur de l’antique édifice. On se demande franchement dans quel but ce curé iconoclaste proscrivait ainsi les photographes, peintres et dessi nateurs. Était-il dans son droit? Voilà la question que je soumets à l’appréciation de nos lecteurs. Je n’envisage, bien entendu, que le cas des photographes amateurs, c’est-à-dire de tous ceux qui cher chent à rapporter des souvenirs personnels ou à reproduire des oeuvres d’art pour leur agrément, sans aucun but de publicité ou de commerce. Il s’agit de travailleurs sérieux, instruits, désintéressés qu’on ne saurait confondre avec les vendeurs qui jadis étaient chassés du temple. Les églises (la grande majorité appartiennent à l’État ou aux com munes) sont à tout le monde et on n’a pas la faculté d’en interdire l’accès aux citoyens qui s’y comportent décemment. Je laisse en dehors les chapelles privées qui sont la propriété de congrégations ; je ne m’occupe que des édifices publics desservis par le clergé parois sial nommé et rétribué par l’État. Il est incontestable que le curé,