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— 190 — local. — Les épreuves au platine exposées par M. Stieglitz, l’année dernière, à la Société royale de Photographie, ont été très admirées et ont attiré particulièrement l’attention du public. Elles étaient en deux couleurs obtenues par l’application locale de deux solutions révélatrices différentes. L’une d’elles a remporté une médaille. Le sujet représentait une tête de femme dont les tons de chair étaient rendus en rose brun, tandis que les cheveux étaient châtains ; le fond dégradé se perdait dans des gris délicats. En plus de cette double colo ration on voyait que le développement avait été arrêté en certains endroits de façon à supprimer entièrement ou à modifier les parties gênantes du motif. Le système de développement local au moyen de la glycérine n’est pas nouveau ; M. Burchett et M. Willis au Caméra Club et, dernièrement, M. Percy Lund ont décrit minutieusement le procédé. Mais c’est à M. Stieglitz et à M. Joseph Keiley, de New-York, que nous devons les derniers perfectionnements qui suivent : L’impression du papier platine doit être poussée plus loin qu’à l’ordinaire, puis l’épreuve est placée face en-dessus sur une plaque de verre, et à l’aide d’un pinceau plat on couvre toute sa surface d’une couche de glycérine. Il faut que le papier en soit bien imprégné ; il est donc nécessaire, après la première couche, d’éponger l’épreuve avec une feuille de papier buvard et de donner ensuite une seconde couche de glycérine. Le développement se fait à l’aide de pinceaux et de deux solutions, l’une est composée de parties égales de glycérine et de développateur, l’autre de développateur pur. Je préfère y ajouter deux solutions intermédiaires, l’une composée d’une partie de développateur pour trois parties de glycérine et l’autre de trois parties de développateur pour une de glycérine. La glycérine mélangée au developpateur joue le rôle de retardateur, tandis que la glycérine qui imprègne le papier sert à fondre les contours des diffé rentes zones soumises à des solutions réductrices de diverses forces. Laissons M. Stieglitz expliquer le procédé en deux couleurs : « Si l’on veut obtenir localement une couleur sépia ou un ton de chair, il faut préparer trois solutions en plus. L’une de bichlorure de mercure, l’autre de bichlorure additionné de développateur, la troisième de déve loppateur glycériné, également additionné de bichlorure. On les applique selon les besoins avec un pinceau. L’effet, une fois obtenu, on plonge l’épreuve de suite dans le bain fixateur d’acide chlorhy drique dilué, et on la débarrasse de la glycérine en la frottant douce ment avec un blaireau. » On voit que le procédé est d’une simplicité extrême. Les résultats qu’a obtenus M. Stieglitz sont charmants.