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— i88 — si ces règles sont utiles au photographe dans ses débuts, les progrès de celui-ci ne dateront véritablement que du jour où il se sentira assez fort pour s’en passer. M. Burchett commença par poser ce prin cipe, qu’une simple copie de la nature, surtout lorsqu’elle est mono chrome comme en photographie, ne saurait provoquer une sensation d’art. Dans un paysage, certaines conditions de composition sont nécessaires pour dégager le point intéressant du motif, que ce soit le ciel, le premier ou le dernier plan. En tous cas, le reste du tableau ne doit servir qu’à encadrer ce point. Quant au plan général de la com position, il peut être rond, angulaire, ou pyramidal. Ici, M. Burchett dessina au fusain quelques exemples de ces différents genres et montra qu’ils se confondent souvent les uns avec les autres. Pour illustrer le genre angulaire il dessina un motif composé d’un premier plan de rochers abrupts placés tout à fait de côté et équilibrés ensuite par une masse de nuages dans le coin opposé. Puis il passa à la compo sition classique pyramidale affectionnée par les maîtres anciens, sinon par les primitifs, et dessina comme exemple un navire à quai et une cabine de pêcheurs disposés en pyramide. Enfin, il finit par le motif en rond qu’il illustra en dessinant la large courbe d’une baie équili brée dans le ciel par des nuages à forme arrondie. A ce propos, il fit remarquer que bien que l’équilibre fût une chose importante dans une composition, on pouvait cependant en abuser, et dessinant rapi dement un paysage hollandais avec un moulin à droite, il montra qu’il suffisait d’en ajouter un autre à gauche pour abîmer le motif. Un sujet semblable se trouve fréquemment en Hollande, mais il ne faut pas oublier que la nature se compose rarement bien et qu’il est nécessaire de faire un choix parmi les multiples combinaisons dont elle est prodigue. Après avoir ainsi expliqué tous les canons de l’art, il fit ce que nous attendons de tout véritable artiste, il démontra combien futiles étaient ces règles et combien peu le charme d’un tableau tient à leur stricte observance. « Ce charme, ajouta-t-il, est dû à un effet déco ratif et à ce que j’appellerai le rythme. » Ici, une série de dessins furent montrés comme exemples du rythme dans le ciel et la mer, et dans les lignes d’un champ labouré. M. Dallet-Fuguet sur la vérité dans l’art. — Si ce nom n’est pas un pseudonyme, nous pourrons croire que l’auteur est tout au moins d’origine française, quoique ses remarquables articles sur l’art dans la photographie aient paru dans le Caméra Notes, organe du Caméra Club de New-York. L’Amérique, il est vrai, sort un peu de mes attributions, mais je