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CHAPITRE XXXV Minéralogie. — Paléontologie. — Préhistoire. — Faune et Flore Concrétions; stalactites et stalagmites; leur formation et leur accroissement. — Produits minéralogiques. — Analyse chimique des eaux souterraines. — Fouilles nouvelles à faire. — Préhistoire et protohistoire; les transitions; les Clif-Dwellers. — Archéologie : Karstet Péloponèse. — Animaux cavernicoles : troglophiles et troglobiens. — Origine des faunes souterraines. — Altérations subies : albinisme, atrophie de l’œil. — Chasse aux animaux cavernicoles. — Les diatomées. Pour les minéralogistes, les cavernes ne demeurent pas indifférentes. Leur principal produit solide est cette concrétion cristalline, nommée stalactite et stalag mite (v. p.io), formée de carbonate de chaux plus ou moins pur, plus ou moins chargé de sels minéraux (fer, manganèse, etc.). En général, c’est de la calcite, plus rarement de Vara- gonite 1 . On a vu certaines influences locales, telles que la nature du terrain superposé, le voisinage de sources thermales, de minerais, etc., modifier ces dépôts 2 ou même les supprimer complètement comme à Miremont (y. p. 369). Soit dans l’air, soit dans la terre végétale et ses débris organiques, les eaux superficielles se saturent d’acide carbonique 3 ; ainsi rendues corrosives (v. p. 537), elles peuvent enlever aux terrains fissurés où elles s’infiltrent (et qui sont toujours plus ou moins calcaires) une notable propor tion de carbonate de chaux 4 . Dans le calme des cavernes, l’évaporation lente met en 1. Au fond de Dargilan, à Antiparos, etc. L’aragonite est un peu plus dense que la calcite et cristallise dans un système différent. V. de Lapparent, Minéralogie, p. 418 et s., Paris, Savy, in-8°, 1884. Friedel, Cours de Minéralogie, Paris, Masson, 1893, in-8°. Wallerant, Traité de Minéralogie, Paris, Baudry, in-8°. 2. A la Krausgrotte, près Gams, en Styrie, le carbonate de chaux s’est concrétionné avec la forme de cristal lisation propre au gypse auquel il s’est substitué. M. von Hauer suppose que cette modification est due à l’an cienne circulation, dans la grotte, d’une eau sulfureuse qui jaillit maintenant 100 mètres plus bas dans la vallée voisine. M. Kraus a bien voulu, sur ma demande, adresser au Muséum de Paris un superbe échantillon de ce « gypse pseudomorphe » (V. von Hauer, Die Gypsbildung in der Krausgrotte, dans Verhandl. der k. /. geolog. Iteichsanstalt, 1885, n° 2, p. 21). En 1891 au puits Serpiéri de Camaresa (mines de Laurium, Attique), on a trouvé une petite grotte longue de 10 mètres, large de 5 mètres, tapissée de calamine (carbonate de zinc) et de cristaux de gypse (sulfate de chaux) en forme de flèches et mesurant jusqu’à 1 m. 80 de longueur. On exploite là de la blende (sulfure de zinc). Il est probable que l’eau d’infiltration superficielle, chargée d’acide carbonique dans les calcaires anciens qu’elle traverse au-dessus delà grotte, a par double pseudomorphose décomposé la blende (Zn.O.SO3) et le carbonate de chaux en calamine (Zn.O.CO 2 ) et gypse (Ca.O.SO 2 ) (communiqué par M. de Launay). 3. V. Daubrée, Eaux souterraines, t. II, p. 112; Boussingault, Agronomie, chimie agricole, t. II, 8 vol. in-8, Paris, Gauthier-Villars, 1864-1891 ; Berthelot et André, Sur la formation de l'acide carbonique et l'absorption de l’oxygène par les feuilles détachées des plantes. C. R. Ac. Sc., 8 et 15 janvier 1894. 4. Boyd-Dawkins (Cave-Hunting, p. 71), a fort élégamment exposé comment la circulation du carbonate de