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CHAPITRE XXXI Les cavernes. Origines des cavernes: fissures du sol, corrosion, érosion. — Grottes marines. — Gaz. -—• Glissements de terrain. — Travail des eaux souterraines, pression hydrostatique. — AfTaissements et décollements. — Formation des canons par écroulements de cavernes. — Les vallées fermées. — Ponts et tunnels naturels. — Principales grottes du monde. Comme les abimes, verticaux, les cavernes proprement dites, cavités étendues princi palement dans le sens de la longueur, ont, en général pour origine, l’agrandissement des tissures préexistantes du sol, par l’action chimique et mécanique des eaux infiltrées. De nombreux géologues ont reconnu depuis longtemps cette influence des fentes, cassures el dislocations delà croûte terrestre, des litlioclases (v. p. 521) en un mot 1 . En Moravie, M. Martin Kriz (v. p. 544), avec raison, considère surtout les Schlotlen (cheminées) des plafonds de cavernes comme des affluents, qui amènent les pluies et qui constituent par conséquent l’agent principal d’agrandissement 2 (V. aussi supra, p. 447-8). Nous avons montré avec insistance, dans toutes nos descriptions de grottes, que les plus petites comme les plus grandes fissures, ont été mises en œuvre pour l’expansion des 1. « On peut dire a priori qu’une caverne correspond à une fracture du terrain, quoique toutes traces de fentes, ou de bouleversements aient pu disparaître. » Dans la grotte d’Echenoz (Franche-Comté, v. p. 518) « c’est probablement par l’espèce d’entonnoir vertical, de 4 mètres de diamètre, appelé le grand Clocher que s’engouffraient une partie des eaux, qui donnaient lieu au courant, qui traversait autrefois la caverne. » Virlet (Des cavernes, de leur origine et de leur mode de formation, Avesnes, Viroux, 1836, 16 p. in-8°, extrait du feuilleton de l’observateur d'Avesnes). — M. Boisse s'est fort bien aperçu aussi, que la grotte de Bouche- Rolland (v. p. 252) a pour origine une fracture produite au point d’inflexion brusque d’une couche calcaire déprimée. Cette inflexion a provoqué un écartement de parois, à la base de la fissure et, dans cette déchirure, l’eau d’infiltration a ensuite effectué un travail d’élargissement : « L’existence des cours d’eau souterrains suppose nécessairement la préexistence de cavités et la cause première de la formation des cavernes doit être cherchée dans les fissures, à travers lesquelles les eaux pouvaient s’infiltrer... Les cavernes en un mot ont pu être agrandies, mais non créées par les eaux ». Boisse, Géologie de l'Aveyron, p. 212. — V. aussi J. Philipps, Hivers of Yorkshire, etc., p. 13. 2. MM. Cartailhac et Boule ont de meme expliqué le remplissage de la grotte ossifère de Roussignol à Reilhac, par le simple apport des eaux de ruissellement pénétrant à travers les fissures du sol (La grotte de Beilhac, Lyon 1889, in-‘°, 68 p.). Ainsi les talus internes qui bouchent beaucoup de grottes du Karst ne sont pas toujours des décollements ni des affaissements, mais simplement des coulées de pierres, entraînées par les eaux superficielles dans des cavernes qu’elles ont entièrement obstruées (v p. 442). M. Kraus a pensé au contraire que les éboulis ne sauraient marquer 1 extrémité d’une grotte, et qu’au delà de tout cône de débris il y a un prolongement (Globus, t. LXII, no 16, p. 251, 1892).